L’hypnose ericksonienne

Qu’est-ce que l’hypnose ericksonienne ?

Depuis que je parle d’hypnose ericksonienne autour de moi, je réalise à quel point cette méthode est encore méconnue… et souvent entourée de clichés. Certains pensent encore à l’hypnose de spectacle, d’autres se demandent s’ils peuvent perdre le contrôle ou tomber dans une sorte de sommeil profond… Alors j’ai eu envie de vous expliquer, avec mes mots, ce qu’est réellement l’hypnose ericksonienne, pourquoi j’ai choisi cette approche, et ce qu’elle peut vous apporter, à vous, dans votre parcours de transformation personnelle.

L’hypnose ericksonienne : une hypnose douce, respectueuse et efficace

L’hypnose ericksonienne est une forme d’hypnose thérapeutique fondée sur la bienveillance, l’écoute et l’adaptation. Elle a été développée au 20e siècle par un psychiatre hors norme, Milton Erickson, dont je vous parle un peu plus bas.
Contrairement à ce que l’on imagine, l’hypnose n’est pas un état de sommeil ni de perte de contrôle. C’est un état modifié de conscience, très naturel, dans lequel vous êtes détendu·e mais pleinement présent·e à ce que vous vivez. Vous vivez déjà cet état tous les jours, quand vous conduisez « en pilote automatique » ou quand vous êtes plongé·e dans un film ou un souvenir.
En hypnose ericksonienne, le thérapeute ne donne pas d’ordres, ou de solution, il vous guide avec respect dans votre propre cheminement. Il vous accompagne par la voix, avec des images, des histoires, des métaphores, pour que vous puissiez trouver en vous-même les ressources, les déclics, les compréhensions qui vous aideront à changer.

L’objectif ?

  • Créer un dialogue entre votre esprit conscient (celui qui réfléchit, analyse) et votre esprit inconscient (celui qui gère vos automatismes, vos peurs, vos croyances, vos émotions).
  • Vous permettre de mobiliser vos propres ressources, parfois oubliées ou sous-exploiteées.
  • Transformer ce qui vous bloque, vous empêche, vous fait souffrir, en partant de ce qui est juste pour vous.

Qui était Milton H. Erickson ?

Milton H. Erickson (1901-1980) était médecin, psychiatre, psychothérapeute et enseignant. Il est considéré comme le père de l’hypnose moderne et le précurseur de la thérapie brève.
Son histoire personnelle est bouleversante. Dyslexique, daltonien, insensible au rythme musical, il contracte à 17 ans une grave poliomyélite. Les médecins le condamnent. Paralysé, il passe des semaines à observer en silence le monde autour de lui, et en particulier sa petite sœur qui apprend à marcher. Il mobilise alors sa « mémoire corporelle » et réapprend à faire bouger ses muscles.

Un an plus tard, contre toute attente, il se remet debout. Cette expérience d’auto-guérison marquera toute sa vie. Il en tire la conviction que l’inconscient humain est une source inépuisable de solutions, et qu’il suffit parfois d’un guide bienveillant pour y accéder.
Erickson a été surnommé « le sorcier de Phoenix » à cause de sa façon unique d’utiliser le langage, les métaphores, et les histoires pour guider ses patients. Il considérait que chaque patient était différent, et que la thérapie devait s’adapter à la personne, et non l’inverse.

Même handicapé à nouveau plus tard par une deuxième attaque de polio, il continua à recevoir des patients jusqu’à la fin de sa vie. Il laissa derrière lui un héritage immense : une manière nouvelle de faire de l’hypnose, fondée sur la confiance, l’écoute, et le respect profond de la personne.

« Pain is incomplete learning »

Milton H. Erickson

Pourquoi j’ai choisi cette approche

J’ai croisé plusieurs formes d’hypnose sur mon chemin, mais l’hypnose ericksonienne a été une évidence. Parce qu’elle est douce, non intrusive, bienveillante. Parce qu’elle permet au sujet de changer, de se « transe-former », en s’appuyant sur ses expériences et ses ressources personnelles, et non sur une solution, préconçue, extérieure.
Elle résonne avec mes valeurs d’aide, de bienveillance et de respect de la personne (pour ce qu’elle est, pour son histoire, son rythme, etc…). Elle permet de se transformer sans se violenter, de retrouver sa liberté sans se forcer.
C’est cette approche sur laquelle je m’appuie à travers les programmes d’ANTHEMA Hypnose : une hypnose de transformation, ancrée dans la réalité de votre quotidien, mais capable d’ouvrir des portes insoupçonnées en vous.

Questions fréquentes

Oui. Elle est pratiquée par de nombreux professionnels de santé et de thérapie, et fait partie intégrante de nombreuses approches thérapeutiques modernes. L’hypnose ericksonienne a notamment inspiré la programmation neuro-linguistique (PNL), qui est devenue la base de nombreuses techniques de coaching personnel et professionnel. Elle a aussi fortement influencé l’EMDR (désensibilisation et retraitement par les mouvements oculaires), une méthode reconnue dans le traitement des traumatismes.
Dans le champ médical, l’hypnose est utilisée dans la gestion de la douleur, le soutien aux soins en oncologie, la réduction du stress préopératoire, ou encore l’accompagnement des troubles digestifs et des phobies. De nombreux hôpitaux et cliniques forment aujourd’hui leurs praticiens à l’hypnose médicale.
Bref, l’hypnose ericksonienne est bien plus qu’un simple outil de bien-être : c’est un véritable levier thérapeutique, qui a ouvert la voie à de nombreuses pratiques d’accompagnement brèves, centrées sur la personne et ses ressources.

Oui, car tout le monde vit naturellement des états de transe au quotidien (conduite automatique, rêverie, absorption dans une tâche…). Certaines personnes y accèdent plus facilement que d’autres, mais tout le monde peut y parvenir avec un accompagnement adapté. L’objectif en hypnothérapie n’est d’ailleurs pas de « se sentir hypnotisé », mais bien de déclencher un processus de transformation intérieure : accéder à l’inconscient pour atteindre un objectif profond. La sensation subjective de transe peut varier, mais ce n’est pas son intensité ressentie qui compte — c’est la qualité du changement qui en découle.

C’est un état de conscience modifié, entre veille et sommeil, que vous expérimentez naturellement parfois plusieurs fois par jour (dans l’ascenseur, en rêvassant, en conduisant sur un trajet connu ou sur les longues distances, etc.). En hypnose, cet état est volontairement induit pour dialoguer avec l’inconscient. Ce n’est pas un état de sommeil ni de perte de contrôle, mais un moment où l’attention se tourne vers l’intérieur, et où le conscient laisse davantage d’espace à l’inconscient, permettant ainsi le travail thérapeutique.

Non. En hypnose ericksonienne, vous gardez toujours le contrôle. Vous pouvez parler, bouger, ouvrir les yeux à tout moment si vous le souhaitez (même si en général, on n’en a pas vraiment envie). Vous êtes simplement guidé·e vers un état de relaxation profonde, où votre attention se tourne vers l’intérieur. Votre esprit conscient peut rester présent s’il le souhaite, même si ce n’est pas à lui qu’on s’adresse pendant la séance d’hypnose mais à votre esprit inconscient.

Généralement oui, même si certains passages peuvent paraître flous, confus, ou « hors du temps ». Il peut même arriver qu’une amnésie partielle ou totale se produise, selon les personnes. Cela fait partie du fonctionnement naturel de l’inconscient : certaines expériences, notamment les plus douloureuses ou traumatisantes, n’ont pas toujours besoin de remonter à la conscience pour que le changement ait lieu. Ce qui compte avant tout, ce n’est pas ce dont on se souvient… mais que l’objectif voulu se mette en place, profondément et durablement.

Absolument ! L’hypnose n’est pas une croyance. C’est un processus naturel, observé et étudié scientifiquement. Votre esprit logique peut même être un atout : il suffit de vous autoriser à essayer, sans chercher à tout comprendre tout de suite.

La méditation cultive une présence à soi, une forme de maîtrise de l’esprit conscient, pour l’entraîner à revenir au moment présent. L’hypnose, elle, s’adresse à une autre part de nous : l’inconscient. Elle ne cherche pas à contrôler l’esprit conscient, mais au contraire à l’inviter à s’effacer un instant, à lâcher prise, pour permettre un accès plus direct à l’inconscient. C’est là que le travail profond s’opère : en modifiant des schémas ancrés, en mobilisant des ressources oubliées, en transformant des croyances limitantes.

Il n’y en a pas pour une personne en bonne santé mentale. En cas de troubles psychiatriques lourds (psychose, dissociation), il est nécessaire d’en parler avec un professionnel de santé avant de démarrer un travail en hypnose. Cela étant dit, l’hypnose ericksonienne peut au contraire être une aide précieuse pour de nombreux publics dits « sensibles » : elle est notamment pratiquée avec succès chez les enfants, les adolescents, les personnes à haut potentiel, et même certaines personnes autistes, lorsqu’elle est adaptée avec bienveillance à leur manière d’être au monde. Tout repose sur l’alliance de confiance qui se tisse avec le thérapeute, et sur le respect du rythme et des perceptions de chacun.


Vous avez d’autres questions ? N’hésitez pas à me contacter, je serai ravie d’y répondre.

« Ton esprit conscient est très intelligent, mais, à côté de ton esprit inconscient, il est stupide. »

Milton H. Erickson